Eric/Simon: une rivalité sublimée (2nd partie)
Dès la semaine suivante notre première rencontre, je rechaussais mes chaussures de foot et je partais le défier. J’avais rongé mon frein trop longtemps et je crevais d’envie de tester la nouvelle terreur des Carmes.
Malheureusement, le hasard avait mal fait les choses et pour mon premier match sur le terrain avec lui je me retrouvais… dans son équipe et…je foire mon match.
Bizarrement, il n’a pas dit un mot sur ma performance.
Je me demande toujours pourquoi un tel traitement de faveur, alors qu’avec Greg et Benoit S il était exécrable…
Je pense quand même qu’on avait du lui dresser un petit portrait de ma personne .Ce qui expliquait la désagréable sensation que j’ai eu (lors de cette rencontre) d’en connaître beaucoup moins sur lui que lui sur moi…
Notre opposition ne fut que partie remise car dès le lendemain débuta nos confrontations et celles-ci se poursuivirent tout au long du mois de juillet 2005 et jusqu’en juillet 2007.
Deux ans de batailles, d’animosité (uniquement sur le terrain), de lutte féroce avec une motivation décuplée dès qu’il était en face de moi.
Aujourd’hui, 4 ans après cet été 2005, je dois confesser que le « vieux » (il avait plus de 30 ans à l’époque) m’en a fait baver comme personne avant lui et comme personne n’y arrivera plus jamais.
Je manquerai à toute crédibilité si je disais un chiffre approximatif concernant le pourcentage de victoires, je n’en sais rien, tout ce dont je me souviens c’est qu’il m’a battu plus souvent que je ne l’ai battu.
Tous ces éléments (décris précédemment) ont suffi à en faire à la fin de l’été 2005 : l’homme à abattre des Carmes.
Titre de noblesse qui devait le rendre très fier à l’époque.
Mais son comportement a progressivement changé au cours de la fin de l’année 2005.
En 2006, il était presque devenu sympathique malgré quelques « rechutes » ponctuelles sur ses boucs-émissaires préférés : Greg et surtout Benoit S.
Pour autant, nos confrontations ne faiblissaient pas en intensité.
Il était le seul joueur dont la présence me transcendait instantanément et contre lequel chaque victoire remportée prenait des airs de triomphes romains.
Je pense aussi qu’il savourait nos confrontations, il savait qu’il aurait en face un joueur qui ne lâcherait jamais rien pendant toute la rencontre et qui ne ferait aucun cadeau. Il savait aussi que je hais la défaite au moins autant que lui surtout lorsqu’il se trouve dans l’équipe qui bat la mienne.
Lors d’une conversation, en aparté, entre lui et moi, en parlant d’un ancien joueur des Carmes : "putain, plutôt que de jouer au foot il ferait mieux de faire le trottoir et aller tailler des p…. Je serais son père je lui interdirais de rentrer à la maison tant qu’il n’aurait pas les lèvres gercées à force de su… "
L’apogée de notre opposition fût peut être atteint le samedi 13 mai 2006.
Lors de cette rencontre notre rivalité a atteint son paroxysme.
J’en ai malheureusement fait qu’un compte rendu trop peu détaillé (le site n’était pas encore né) et qui ne traduit pas la lutte qu’il y a eu sur le terrain des Carmes ce jour-là.
Je lui ai pourri son match en le prenant en marquage strict et en l’empêchant d’orienter le jeu.
Son point fort c’était sa couverture de balle et sa vitesse d’enchaînement pour les frappes. Il armait et frappait à une cadence sidérante.
Ce jour-là je l’ai bloqué dans sa moitié de terrain et je l’ai obligé à jouer en reculant (ce que personne n’aime faire).
Il avait une équipe de fou avec Sébastien D et Fernando, mais ces joueurs n’arrivaient pas à s’extirper de la figure tutélaire de Simon et il se retrouvait dans la situation d’être sevrés de ballon car trop devant pour un Simon qui ne pouvait se défaire de mon marquage et de celui de Fabien.
Ce match du 13 mai 2006 reste ma plus belle victoire face à lui. C’est peut être le seul match où j’ai mieux joué que lui et où je me suis montré plus décisif que lui.
Avec le recul je pense même qu’il s’agit d’un des trois meilleurs matchs de ma vie. Et je pense que la présence de Simon n’est pas étrangère à cela, notamment quand on voit la dose d’adrénaline qu’il injectait à tous ses adversaires (moi le premier) lorsque ceux-ci l’avaient en face.
Sa revanche il obtiendra dans des conditions particulières le 4 août 2007.
Ce jour-là il met fin à mon incroyable série de 11 victoires consécutives… Le match ne présenta aucun intérêt. J’ai joué blessé et je suis complètement passé à côté du match en ayant la drôle de sensation d’être condamné à le perdre.
Mais ca a été dur sur le coup. Perdre comme ça après 1 mois complet d’invincibilité… Surtout devant lui.
Sur le site on peut constater que je « mène » aux points sur la marque de 4 victoires pour 3 défaites face à lui.
Comme je l’ai dit précédemment, je mentirais en disant que cela reflète parfaitement la réalité de nos confrontations. Je pense qu’il m’a plus souvent battu que l’inverse. Le site date de fin 2006 et tout ce qui est antérieur (et non considéré comme « match de légende ») n’a pas été consigné.
Le temps passe et détruit tout.
Cela fait plus d’un an qu’il n’est pas revenu jouer au Carmes ou a Bayle. Il a les genoux en bouillies et il se concentre sur son rôle de formateur de jeunes footballeurs au club de la ville.
Il manque à nos matchs de foot.
On ne retrouve plus aussi souvent la passion et la rage qui pouvait animer les matchs qui nous opposaient à son équipe.
Pour les anecdotes et citations que j'ai écrites en blanc, elles sont toutes issues de Simon.
Pour les tauliers qui voudraient savoir de qui il parle dans la dernière citation, je donnerais cet indice: il s'agit du seul mec à revenir d'une fontaine avec une bouteille d'eau encore plus vide que lorsqu'il part avec chercher de la flotte...